ANIMAE CORPUS

Huile sur toile.  116cm x 89cm

"...des anges au sourire un peu triste, des anges blessés dont les larmes sont de cristal pur. Nous sommes loin des créatures célestes, mystiques et sereines de Fra Angelico, plus proches des personnages ailés peuplant la peinture préraphaélite ou plus encore des séraphins fiévreux des Symbolistes fin du XIX ème siècle. Mais nous apprenons, comme si vraiment nous l'ignorions, que les anges se brûlent aux flammes des cierges. Alors ils se transforment, deviennent plus humains, plus accessibles peut être aux agressions du monde qui est le nôtre. c'est le message des travaux montrés par Michel Guinot Sans ailes et sans visages, les torses portent les traces de la brûlure et ce n'est pas un hasard si le peintre fait glisser le sens de ses personnages ailés dans ceux de la mythologie chrétienne, Adam et Eve, Saint Sébastien, voire le Christ lui-même."   Raymond Novion - Mai 2000
"...angels with a slightly sad smile, wounded angels whose tears are pure crystal. We are far from the celestial, mystical and serene creatures of Fra Angelico, closer to the winged characters populating Pre-Raphaelite painting or even more to feverish seraphim of the Symbolists at the end of the 19th century. But we learn, as if we really did not know it, that the angels burn themselves in the flames of the candles. Then they transform themselves, become more human, perhaps more accessible to the aggressions of the world which is ours. this is the message of the works shown by Michel Guinot. Without wings and without faces, the torsos bear the traces of the burn and it is no coincidence that the painter slides the meaning of his winged characters into those of Christian mythology, Adam and Eve, Saint Sebastian, even Christ himself."  Raymond Novion - May 2000

Le questionnement pictural dans la pratique de Michel Guinot pourrait sembler obsessionnel. Obsession d'un médium (la peinture à l'huile sur toile de préférence) ; obsession d'une forme / d'une figure, qui sans cesse se dérobe. À lui comme au spectateur. Sa pratique s'inscrit dans une lignée où la figure s'énonce par le détour et le recours à l'accident. Loin d'un protocole rationnellement établi, Michel Guinot s'attache à rechercher les conditions d'un surgissement aléatoire des formes, à partir d'un travail des fonds en partie automatique. Laisser libre cours à l'inspiration pour que la figure émerge au gré des accidents (coulures, déchirures), des repentirs, des erreurs. Où l'image se forme en apparition : épiphanie. À la merci des heureux comme des malheureux dérapages, le peintre exploite avec une certaine exaltation la tension instinctive qui l'encourage à poursuivre sa recherche. Elle s'enracine dans une durable fascination pour la Renaissance et le Maniérisme italiens. Loin d'une tentative pour rivaliser avec les maîtres anciens, il s'agit plutôt d'en approcher la mystérieuse atmosphère.

Des douloureuses et impossibles torsions des Esclaves de Michel-Ange aux postures à la limite du vraisemblable de Dante et Virgile aux Enfers (1850) de William Bouguereau, en passant par Signorelli ou Pontormo et jusqu'à Francis Bacon, Michel Guinot se tisse une filiation où s'énonce un corps (plus séraphique que masculin) fugitif et omniprésent.

Morwena Novion, historienne d’art, juillet 2013. 

 

 

The pictorial probing in the practice of Michel Guinot might seem obsessive. Obsession with a medium (oil painting on canvas preferably); Obsession with a form / figure, which constantly eludes. For him as to the observer. His practice is part of a lineage where the figure is stated by way of detour and recourse to the accidental. Far from a rationally established protocol, Michel Guinot endeavours to seek the conditions for a random arising of forms, a work starting from partly spontaneous resources. Free rein is left to the inspiration so that the figure emerges at the mercy of accidents (drips, tears), re-working, errors. Where the image appears: epiphany. At the mercy of the happy as well as the unfortunate slip-ups, the painter exploits with a certain exaltation the instinctive tension which encourages him to pursue his research. It is rooted in a lasting fascination for the Italian Renaissance and Mannerism. Far from an attempt to compete with the old masters, it is rather to approach that mysterious atmosphere.

The painful and impossible contortions of Michelangelo's Slaves to the postures (on the verge of the plausibility to Dante and Virgil in the Underworld (1850) by William Bouguereau), passing through Signorelli or Pontormo and up to Francis Bacon, Michel Guinot weaves affiliation - Where a body (more seraphic than masculine) is both fugitive and omnipresent.

Morwena NOVION, Art Historian, July 2013 

 

« Michel Guinot se dépasse quand il entre en lutte avec lui-même, quand il affronte ses propres démons : c’est alors que l’art se fait véritablement expérience humaine, bien plus que jeu plastique ; c'est alors que l’art prend véritablement sens humain.

C'est à sa capacité de découvrir progressivement des couches de sens que Michel Guinot prouve son authenticité, fonde d'un même mouvement son expérience d'homme et son expérience d'artiste, fait de son art la recherche d'une vérité inépuisable, fait de son oeuvre le texte d'un dialogue qu'il entretient avec lui-même ».                              Gilles PLAZY, historien d'art

 

“Michel Guinot surpasses himself when battling with and confronting his own demons. At this point art becomes more a truly human experience than a plastic medium ; at this point art has true human meaning. Michel Guinot proves his authenticity by his capacity to discover progressively new layers of meaning, and in one move begins his experience both as man and artist, and makes his art a quest for inexhaustible truth, and his work the text of a dialogue with his own self."                                    

Gilles PLAZY, Art historian